Découvrir la Pologne

La Pologne, nation courageuse

Après 123 ans de disparition de la carte du monde (1795-1918), quelques brèves années d’indépendance puis 6 ans de barbarie nazie (1939-1945) et 45 ans de totalitarisme communiste (1945-1989), la Pologne est parmi les nations qui ont le plus souffert en Europe.
Les nations heureuses n’ont pas d’histoire, dit-on. Les souffrances et les vicissitudes de la Pologne l’ont blessée mais ne l’ont pas détruite, rendant cette nation slave encore plus attachante au voyageur. Désormais, avec ses 38 millions d’habitants, le destin national de la Pologne, poussé par l’expansion économique, semble lié au projet Européen.

Avec plus de 312 000 km², la Pologne est l’un des plus grands États d’Europe (autant que la Norvège et à peine un peu moins que l’Allemagne). La plus longue frontière est celle avec l’Allemagne. Les côtes de la Baltique totalisent 528 km et le point culminant se trouve à la frontière slovaque, dans les monts Tatras, avec les 2 499 m du mont Rysy. Les montagnes du Sud, face à la Slovaquie et à l’Ukraine, font partie du massif des anciennes Carpates.

Poland-carte-villesLa Vistule, dont le cours se trouve entièrement en Pologne, totalise 1 047 km et passe par Cracovie et Varsovie, baigne les plaines du Nord avant de se jeter dans la Baltique.

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, plusieurs religions étaient fortement représentées en Pologne : les minorités substantielles juive, protestante et chrétienne orthodoxe ont coexisté durant plusieurs siècles avec la majorité catholique. En raison de l’holocauste et de l’expulsion et la fuite des populations allemandes et ukrainiennes après la Seconde Guerre mondiale, la religion catholique s’est renforcée en Pologne. En 2007, 88,4 % de la population était catholique. Le taux d’observance religieuse reste élevé même s’il baisse légèrement parmi les jeunes urbains : on estime que les églises sont toujours fréquentées régulièrement par 50 % à 60 % de la population, ce qui fait de la Pologne l’un des pays les plus religieux en Europe.

Quelques polonais célèbres :

Cracovie, ville royale, ville de la Miséricorde

Cracovie est une ville fière, nostalgique et généreuse, assurément romantique. C’est l’une des plus belles villes d’Europe centrale, avec Prague et Budapest. Épargnée pendant les guerres et invasions, sa beauté historique a été conservée intacte.

Datant du VIIè siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel où se dresse le majestueux château Royal, longé par la Vistule. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).  Avec 750 000 habitants, c’est la deuxième ville de Pologne, située à 300 km au sud de Varsovie.

map-of-krakow-polandCracovie est aussi une ville du présent, un haut lieu culturel et festif. Cracovie est la ville de Saint Jean-Paul II et Sainte Faustine, à la base de la fête de la Miséricorde. Moins drôle, elle est aussi située à 30 km de l’horrible camp d’extermination d’Auschwitz où ont péri des juifs, des chrétiens et des opposants au nazisme.

A l’époque communiste, une cité industrielle « modèle » a été créée à côté de Cracovie: rectiligne, froide, athée: Nowa Huta. Archi peuplée de 300.000 habitants. Avec l’énergie et le courage de nombreux ouvriers, l’évêque Karol Wojtyla (Jean-Paul II) a fait ériger une église contemporaine, ronde et chaleureuse au milieu de ce quartier: l’Église de l’Arche-de-Notre-Dame-Reine-de-Pologne dans la cité Bieńczyce, construite en forme de bateau, extérieurement incrustée de deux millions de cailloux provenant des torrents de montagne.

De nos jours, Cracovie est une ville moderne, reflet d’une Europe jeune, dynamique et diversifiée

Plus d’informations sur Cracovie sur la page du site officiel des JMJ:
http://www.krakow2016.com/fr/decouvrir-cracovie/lieux

Auschwitz, enfer sur terre

Auschwitz-Birkenau est le plus grand camp de concentration et d’extermination du Troisième Reich. Il est situé à 40 minutes à l’est de Cracovie.

Ce camp de concentration et d’extermination, dirigé par les SS, est créé le 27 avril 1940 par Heinrich Himmler1 et libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945. En cinq années, plus de 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants meurent à Auschwitz, dont 900 000 immédiatement à la sortie des trains qui les y transportaient. 90% de ces personnes étaient juives. De très nombreux chrétiens y ont aussi été martyrisés, dont le père Kolbe ou Edith Stein. Ces victimes, de ce que les nazis appelèrent la « solution finale », furent assassinées dans les chambres à gaz ou parfois par arme à feu, mais elles moururent aussi de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou d’expériences médicales.

En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme le symbole des meurtres de masse commis par les nazis. Il est interpellant que ce camp, image de l’enfer, soit si proche du lieu où fut révélée à Sainte Faustine le message de la Miséricorde Divine quelques années auparavant. Voir l’enfer d’Auschwitz pour mieux goûter la Miséricorde de Dieu.

Częstochowa, et la Vierge Noire

Częstochowa est au sud de la Pologne, située dans la voïvodie de Silésie dont elle est la deuxième plus grande ville. Elle est capital de sa région et de son diocèse. Les premières mentions de Częstochowa datent d’environ 1220. Au xive siècle la ville reçoit une charte de Casimir le Grand et devient un centre notable de commerce sur la route qui menait de la Russie et de Valachie vers la Basse-Silésie et la Saxe.

Częstochowa est un grand centre religieux et une métropole archiépiscopale. Au sommet de la colline de Jasna Gora, qui signifie littéralement «la montagne lumineuse», le monastère des pères Paulins abrite l’icône de la Vierge noire offerte par le duc d’Opole, Ladislas Jagellon, en 1382. Vénérée par toute la nation, elle se reconnaît aux balafres sur la joue de la Vierge, souvenir du pillage du sanctuaire par les Hussites, en 1430.  Tout ce que la Pologne comptait de grands personnages du Royaume allait prier au sanctuaire de Czestochowa, y compris ses rois qui avaient coutume de s’y rendre après leur couronnement pour rendre hommage à la Madone noire. Avec ses 4 à 5 millions de pèlerins par an (presqu’autant qu’à Lourdes et à Fatima…), le sanctuaire de Notre-Dame de Czestochowa qui abrite la Vierge Noire de Jasna Gora, en Silésie (Pologne méridionale, ex République de Weimar), est un des plus célèbres de l’Europe centrale. Son pèlerinage remonte au XIVe siècle.

En contemplant l’icône, le pèlerin peut voir que Marie indique de sa main l’Enfant-Jésus comme pour signifier que son rôle est de conduire au Christ. Jésus lui-même regarde le pèlerin ; il tient dans une main le livre et de l’autre, bénit d’un geste simple. Les Polonais attribuent à la Vierge noire de nombreux miracles et, dans les moments difficiles de leur histoire, ils se sont beaucoup confiés à elle.

Familier des lieux dans sa jeunesse, Jean-Paul II y a effectué six pèlerinages pendant son pontificat. En août 1991, il a accueilli autour de ce lieu un million de jeunes pour les Journées Mondiales de la Jeunesse.

C’est aussi une ville universitaire comptant neuf écoles supérieures dans lesquelles étudient plus de quarante mille étudiants, un centre de culture, qui puise dans la tradition et l’histoire, et une ville ouverte au monde. En 1998, elle a été la première ville de Pologne à recevoir le Prix de l’Europe attribué par le Conseil de l’Europe.

La Communauté de l’Emmanuel Polonaise organise un grand Forum des Jeunes chaque été à Czestochowa.

Pour en savoir plus: